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Été 2025 en Bretagne, une saison marquée par les incendies et la sécheresse

Traditionnellement associée à des plages venteuses et des pluies modérées, la Bretagne a pris un tournant inattendu durant l’été 2025. La région a souffert d’une sécheresse prolongée et d’incendies dévastateurs, balayant l’idée reçue d’une Bretagne toujours humide et tempérée.

Des conditions extrêmes en Bretagne durant l’été 2025

En cet été 2025, la Bretagne est brusquement sortie de son cadre climatique habituel.

Habitués à un temps doux et frais, les Bretons ont été confrontés à une chaleur caniculaire, voire torridique. Les températures ont largement dépassé les 35 degrés Celsius, atteignant même des pics historiques. Du 11 au 13 juillet notamment a eu lieu une vague de chaleur record qui a surpris les habitants, déjà peu préparés à cette vague de chaleur persistante qui s’est étalée sur plusieurs semaines, perturbant la vie quotidienne et les infrastructures locales. Les quelques appareils de climatisation disponibles se sont retrouvés en rupture de stock et les Bretons ont dû s’habituer rapidement à cette nouvelle réalité. Le 15 août par ailleurs, le Finistère et le Morbihan étaient placés en vigilance orange en raison de la chaleur intense.

La sécheresse s’est aussi abattue sur la Bretagne pourtant connue pour sa climat humide et tempéré. Les pluies ont été rares et sporadiques, trop faibles pour compenser l’évaporation rapide entraînée par les fortes chaleurs. Les rivières et les lacs qui débordent souvent à cette période de l’année avaient atteint des niveaux alarmants, obligeant la mise en place de restrictions d’eau. Les jardins verdoyants avaient laissé place à des paysages arides tandis que les habitants mettaient en place des stratégies pour économiser chaque goutte d’eau. Les conditions de basse humidité associées à des vents modérés avaient aussi favorisé les départs de feux.

On ne peut pas dire que les phénomènes atmosphériques étranges aient contribué à alléger le caractère exceptionnel de cet été. La Bretagne a été plongée au sein d’une couverture nuageuse de fumées venues des incendies au Portugal et en Espagne, mêlées à des particules de sable du Sahara. Si ces fumées ont effectivement permis de faire légèrement baisser les températures, elles ont aussi fait chuter la qualité de l’air, avec une forte augmentation de la pollution à l’ozone. Pour finir, on a également observé des illusions optiques dues à la réfraction de la lumière.

Impact des incendies sur l’environnement et l’agriculture

Les incendies ont laissé une empreinte indélébile sur la Bretagne en 2025, une région déjà marquée par une augmentation des épisodes de chaleur extrême à l’échelle internationale.

En particulier, les incendies de 120 hectares dans la forêt de Brocéliande en juillet 2025 ont eu un impact notable. Des forêts entières ont été ravagées par les flammes, détruisant des hectares de biodiversité. Les écosystèmes, déjà fragilisés par la sécheresse, ont été sévèrement touchés, mettant en danger de nombreuses espèces animales et végétales endémiques. Les oiseaux, les insectes et les petits mammifères ont fui devant l’avancée inexorable des flammes, perturbant encore davantage l’équilibre naturel.

L’agriculture, pilier économique de la région, a également été fortement impactée. Les champs de maïs et de blé, desséchés par le manque d’eau, ont vu leurs rendements chuter drastiquement. Les agriculteurs, désemparés, ont dû faire face à des pertes financières considérables, et nombre d’entre eux commencent à envisager de diversifier leurs cultures pour faire face à ces aléas climatiques de plus en plus fréquents. Les vignobles n’ont pas été épargnés non plus, les raisins souffrant de la chaleur excessive, compromettant ainsi la production de vin pour l’année à venir. Les conditions météorologiques défavorables ont facilité la propagation des incendies, posant des implications sérieuses pour la sécurité publique et soulignant la nécessité de stratégies durables pour la gestion des ressources en eau.

Les conséquences économiques des incendies et de la sécheresse se font sentir bien au-delà du secteur agricole. Le tourisme, autre secteur clé de la Bretagne, a vu sa fréquentation baisser, les vacanciers préférant éviter les zones à risque. Les entreprises locales, des restaurants aux hôtels, ont subi une baisse d’activité, rendant encore plus difficile la reprise économique post-crise sanitaire.

Été 2025 en Bretagne, une saison marquée par les incendies et la sécheresse

Des stratégies de prévention et de lutte contre les incendies

Pour faire face à ces enjeux croissants, les autorités bretonnes ont mis en place une série de stratégies de prévention et de lutte contre les incendies.

Le changement climatique est pointé comme le premier facteur responsable du phénomène, qui a concerné 90 départements français en 2022 et fait progresser le risque d’incendies vers le nord. Des campagnes de sensibilisation ont été lancées pour inciter les comportements responsables des citoyens (interdiction des barbecues en plein air, vigilance accrue lors des promenades forestières…). Des patrouilles régulières ont été organisées pour surveiller les zones à risques et intervenir rapidement au moindre départ de feu.

Parallèlement, des investissements importants ont été faits pour renforcer les infrastructures de lutte contre les incendies. Nouveaux équipements plus performants fournis aux pompiers, formations spécifiques : autant d’actions destinées à accroître leur efficacité sur le terrain.Etablissant un constat général sur l’importance des équipements aériens et l’apparition de nouvelles pratiques, le rôle majeur de l’intelligence artificielle dans la détection des feux est également souligné. Autre avancée notable : la coopération entre régions françaises a été renforcée pour assurer un déploiement rapide des renforts en cas de besoin.

Enfin, plusieurs mesures phares sont également mises sur pied :

  • Créer des zones tampons autour des massifs forestiers pour éviter la propagation des feux.
  • Mettre en place des systèmes d’alerte précoce via capteurs et drones sur les sites à risque.
  • S’associer à des ONG environnementales pour encourager l’agro-écologie.
  • Proposer des ateliers aux populations locales pour les sensibiliser à la gestion du risque incendie.
  • Inscrire la gestion forestière dans les politiques locales afin de favoriser une meilleure gestion de cette ressource.

A plus long terme, la Bretagne souhaite revoir son aménagement du territoire pour s’adapter aux nouvelles données climatiques. La reforestation avec des espèces de résineux résistants au feu et à la sécheresse est envisagée, tout comme la création de pare-feu naturels pour limiter la propagation des incendies. La concertation avec les scientifiques et les climatologues sera primordiale pour trouver des solutions pérennes et préserver la région des prochains épisodes climatiques extrêmes. D’ici 2050, la Bretagne devrait faire face à 10 à 20 jours par an à très haut risque d’incendie et, selon les prévisions pour 2100, toute la France sera classée à risque élevé d’incendie, ce qui nécessite un meilleur développement des protocoles.